vendredi 5 juin 2015

L'oeil de l'économiste Aout 2015 - A l'université de Goma, les enseignants crient faim pour 6 moi e salaire impayé

Au bout de 6 mois impayés, le personnel enseignant de l’UNIGOM ont fini par débrayer. Au début, le comité de gestion – qui tout de même reconnaissait le fait – avançait à la fois la baisse des effectifs et l’insolvabilité de nombreux étudiants. A l’issue d’une vérification assez sérieuse, le motif s’est avéré faux. Ensuite, c’est la sincérité des gestionnaires qui s’est imposé : « il n’y a pas d’argent à vous payer. Que revienne au boulot quiconque le veut ! », laisse entendre l’administrateur de budget. Contacté par L’œil de l’économiste, Jean Paul SEGIHOBE, recteur de l’UNIGOM n’a fait que renforcer cet aveu : « les enseignants sont parfois ingrats. Tout conscient de ce que les étudiants ne payent que sur la base de 10 mois de cours, alors qu’ils sont payés pour 13 mois, gratification comprise. Où veulent-ils qu’on trouve les 3 mois de plus chaque année ? Ils n’ont qu’à nous comprendre! ». … une idée qui peine à convaincre ... A l’opposé, un Chef de travaux enseignant depuis plus de 15 ans à l’université de Goma affirme ne rien comprendre de cette explication du recteur. Sans s’y opposer, il fait réfléchir : « avant 2012, les étudiants n’atteignaient même pas 200$ de frais académiques par an. Les arriérés ne franchissaient pourtant pas le seuil de signification. Aujourd’hui, les montants ont presque doublé. Comment comprendre que s’empire notre situation salariale ? 6 mois, c’est quand même trop ! » Pauvres enseignants, ne sachant à quel saint se vouer, ils ont dû reprendre le chemin du campus sans aucun consensus. Le prix, c’est l’étudiant – plus important bailleur de l’université – qui le paiera. ‘’On ne peut prendre au sérieux son job, dans pareilles conditions’’, vous dira un personnel déçu. Voilà pourquoi à l’université de Goma, en tout cas le personnel ne semble pas assez motivé. Des évaluations aux défenses publiques, en passant par les cotations… tout est presque formalité. Jacques MATITA

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