mercredi 9 avril 2014

Refléxion sur processus de redressement de la Coopec IMARA à Goma


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ATELIER DE REFLEXION SUR LE PROCESSUS DE REDRESSEMENT DE LA COOPERATIVE D’EPARGNE ET DE CREDIT IMARA
Tenue à Goma du 23 au 24 mars 2014









Goma, Mars 2014
ATELIER DE REFLEXION SUR LE PROCESSUS DE REDRESSEMENT DE LA COOPERATIVE D’EPARGNE ET DE CREDIT IMARA
Tenue à Goma, du 23 au 24 mars 2014

Plan du rapport
0.   Sigles et abréviations …………………………………………………….... 1
I.       Résumé de l’atelier de réflexion ………………………………………... 2
II.     Contexte global d’une économie en crise au Nord-Kivu ………….. 4
III.   Situation spécifique de la Coopec IMARA ……………………….….. 8
IV.   Place de la micro finance dans l’économie congolaise …………… 10
V.     Recommandations diverses ……………………………………………. 10


Sigles et abréviations
BCC            : Banque Centrale du Congo
COOPEC     : Coopérative d’Épargne et de Crédit
CODEFI      : Coopérative pour l’Épargne et le Développement financier
CNDP                   : Congrès National pour la Défense du Peuple
DG              : Directeur Général
IMF             : Institution de Micro Finance
M23            : Mouvement du 23 mars
RDC           : République Démocratique du Congo
USD           : United States Dollars

 
I.             RESUME DE L’ATELIER DE REFLEXION
Près de 20 ans durant, le Nord-Kivu est sans cesse déchiré par des conflits armés.
Depuis 1995 ce sont d’abord les tutsis zaïrois qui prennent les armes pour obtenir la nationalité zaïroise, puis l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération qui vise renverser MOBUTU ; en suite le Rassemblement Congolais pour la Démocratie qui se tourne contre son allié d’hier, Mr Laurent Désiré KABILA, conflit qui ira jusque 2003 lors de la signature de l’Accord Global et Inclusif à Pretoria. Mais déjà en 2004, naît le Congrès National pour la Défense du Peuple. Malgré cela, le referendum et les premières élections (2005 et 2006) annoncent une couleur d’espoir.
Entre 2007 et 2010, trois fait majeurs sont notés : d’abord la rébellion du CNDP gagne du terrain jusqu’à se rapprocher de la ville de Goma ; en plus, la crise financière mondiale fait chuter l’économie au niveau national ; puis un certain Dutch international qui retire du circuit économique de la ville environ 13 000 millions de dollars. L’économie en est affectée, et de nombreuses coopératives et entreprises chutent. Seules quelques unes résistent.
En début 2012, la fermeture des carrés miniers du territoire de Masisi ralentie à nouveau l’économie, cela peu avant la naissance et le développement d’un nouveau groupe armé, le M23.
C’est dans cette situation que dans la deuxième moitié de l’année 2013 la coopérative d’épargne et de crédit IMARA vielle de près de 80 ans avec 168 000 membres (dont 144 000 actifs) connaît une crise de liquidité qui occasionne sa fermeture temporaire jusqu’aujourd’hui.
Parmi les causes proches, on cite l’excès de confiance des administrateurs à l’égard du gérant qui excluait un contrôle sérieux, le non respect des règles élémentaires d’octroi de crédit, le contrôle peu approfondi et irrégulier de la Banque Centrale du Congo.
Le redressement du secteur des coopératives et de micro finance en RDC qui englobe à lui seul 95% des opérations du secteur financier congolais est donc un impératif. Les comptes ouverts dans des coopératives d’épargne et de crédit représentent 65,5% en RDC.
Pour le cas spécifique de la coopérative d’épargne et de crédit IMARA qui a fait l’objet de la réflexion dans le présent atelier, des recommandations (à retrouver aux pages 7 à 10 de ce rapport) ont été formulées à l’endroit des membres, du personnel, des gestionnaires (anciens comme actuels) de la Coopec IMARA et afin de l’État au travers de la Banque Centrale du Congo.
Parmi les recommandations, la plus importante demande au gouvernement congolais de payer le prix de sa légèreté réglementaire et pratique dans la sécurisation des épargnes des pauvres populations en rachetant purement les 12 millions de dollars de créances en souffrance de la Coopec IMARA.
L’autre raison majeur de ce rachat des créances en souffrance demeure que l’économie court un risque dit systémique du fait que la chute de la Coopec IMARA a des fortes probabilités d’entraîner la chute de tout le secteur de la micro finance sur toute l’étendue du territoire national de part son importance économique nationale. D’où, l’état congolais devra se dépasser et intervenir le plus tôt en vue d’éviter ce risque.
 

II.           CONTEXTE GLOBAL D’UNE ECONOMIE EN CRISE
AU NORD-KIVU
1.   De 1995 à 2002
20 durant, la relance économique en province du Nord-Kivu est restée ponctuée de crise due souvent aux conflits armés.
En 1995, ce sont les tutsis zaïrois qui revendiquent la nationalité zaïroise et prennent les armes pour l’obtenir. En 1996, c’est l’entrée en scène de l’Alliance des Forces Démocratique pour la Libération, suivi en 1998 par du Rassemblement Congolais pour la Démocratie en guerre contre le nouveau pouvoir de Kinshasa cela jusqu’en 2003, année de la signature de l’Accord Global et Inclusif.
De l’insécurité aux taxes exorbitantes, tout pèse sur la pauvre économie. La misère de la population s’est davantage creusée. Devant cette situation, les épargnants  sont rares aux guichets des coopératives dites d’épargnes et de crédit. Les banques internationales ne se comptent qu’à bout de doigts.
En 2002, l’éruption volcanique ravage environ trois quart des économies des ménages de la ville de Goma. Véritable coup d’épée contre l’économie urbaine. La majorité des ménages a enregistré une baisse de revenus issus du travail de l'ordre de la moitié pour le groupe 'pauvres' et 'la classe de base' et des deux tiers pour les 'moyens'.
2.   De 2003 à 2006
A la faveur de l’Accord Global et Inclusif signé à Pretoria en 2003 et du referendum en 2005 une stabilité relative pointe à l’horizon, qui favorise le boom minier. Quelques banques internationales s’installent timidement dans les grandes villes de la province. Mais le système bancaire excluait la base de l’économie (informel notamment) de part son fonctionnement d’une part et la philosophie populaire d’un autre. En effet, pour être client de la banque, il faut de l’argent. Puis se payent mensuellement les frais de tenue de compte, pour obtenir la situation générale du compte pendant une période donnée, des frais sont requis… Tout compte fait, les banques excluaient un grand nombre de personnes à revenu moyen.
D’où la conception selon laquelle « les banques, c’est pour les riches ». Et il y a du vrai dans cette affirmation.
Ainsi, à partir de 2005, plusieurs coopératives émergent dans la ville, nombreuses n’étant que des agences dont les bases (agences centrales ou agences-mères) sont établit dans la ville de Butembo. Parmi celles-ci, la CODEFI, la Semence, etc. Et parmi celles nées à Goma, seule la coopérative IMARA est la plus ancienne et aussi la plus développée.
A cette époque, la Banque Centrale du Congo s’installe en province à la lueur d’un développement économique  au Nord-Kivu peu de temps seulement après le referendum.  
En 2006, les premières élections présidentielles et législatives ont lieu sur toute l’étendue du territoire national. Cette opération a pour effet d’accroitre davantage la confiance des investisseurs tant locaux qu’internationaux qui rêvent alors de tout (ou presque).
3.   Entre 2007 et 2010
Trois faits majeurs s’abattent sur l’économie en général :
*      D’abord, la guerre du Congrès National pour le Défense du Peuple se développe depuis le Masisi jusque dans le Rutshuru, deux territoires qui ravitaillent continuellement la ville de Goma en produits agricole et d’élevage. Cette situation ne reste pas sans conséquences sur l’économie de la ville et de la province par ricochet. Les investisseurs sont réticents et l’économie de la province patauge à nouveau.
*      Au même moment se déclenche la crise financière mondiale née d’un problème d’investissement des immobilisations (particulièrement les immeubles) aux États-Unis. Au niveau international, des entreprises ferment ou réduisent leur personnel. Sur le marché mondial, les prix des principaux produits exportés par la République Démocratique du Congo chutent. Cela fut le cas du cuivre qui était passé de 9000 à environ 3000$ la tonne. Ce fut le cas pour les autres métaux tels que le Cobalt, l’or etc. Parmi les grandes conséquences observées en cette époque, on note que le gouvernement se trouva contraint à réduire son budget annuel exercice 2009 alors que devant faire face aux diverses dépenses logistiques de l’armée nationale (Forces Armées de la République Démocratique Congo) en guerre contre les rebelles du CNDP à l’Est du pays. De même, les syndicats réclament de l’Etat la hausse de leurs salaires nominaux, comme cela était promis par les dirigeants aux élections de 2006.
Devant cette situation, l’État donna ordre à la Banque Centrale du Congo d’imprimer des billets de Franc Congolais même sans garantie en devise et en or, du moins à court terme.
Conséquence : dépréciation de la valeur de la monnaie nationale (le franc congolais). Le taux a pris de folie allant de 600Fc à 980Fc pour 1$ USD ; ce qui n’est encore pas sans conséquence sur l’économie en général et les coopératives en particulier.
*      Comme si cela ne suffisait pas, un certain DUTCH International retire comme par escroquerie environs 13 millions de dollars au cours du même intervalle de temps. De nombreux opérateurs économiques de la ville de Goma (et dans une large mesure ceux de la province du Nord-Kivu) en sont victimes. C’est alors que la Banque Centrale du Congo retira l’agrément à ladite entreprise pour divers motifs dont le non respect de lois et instructions régissant les coopératives. Malheureusement avec retard.
 On observa en suite une série de faillite des coopératives d’épargne et de crédit, faillite due d’une part du fait de l’incapacité de nombreux débiteurs à rembourser leurs crédits en cette période de crise et d’autre part, l’insuffisance du revenu des ménages de quoi se défalque les épargnes (insuffisance des dépôts des épargnes). Le retrait massif d’agréments est effectué par la BCC toujours avec retard (càd après faillite des coopératives). Une fois encore les victimes se comptent par millier parmi toutes les couches de la population. Au sein de la basse classe, la psychose était perceptible : la confiance envers les banques et coopératives est rompue[1]. Les effets de cette opération ne sont donc pas favorables aux autres coopératives malgré leur évolution normale. Ainsi les banques internationales tireront profit de l’image ternie des coopératives d’épargne et de crédit pour implanter leurs agences dans la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Mais pour s’être constitué un autofinancement suffisant, certaines coopératives d’épargne et de crédit résistent à cette vague de faillite.
4.   De 2011 à nos jours
En 2011, de suite d’une révision constitutionnelle très controversée tant au niveau national qu’international, les élections se déroulent dans une situation caractérisée par la peur du lendemain. Des rumeurs d’une nouvelle guerre à venir se font de plus en plus entendre. A nouveau cette psychose entrave la vie économique.
Au début de l’année 2012, la fermeture des carrières minières des territoires de Masisi et Walikale réduit la circulation monétaire en province du Nord-Kivu. Les économies des ménages sont à nouveau affecté et par conséquent le secteur de la Micro Finance.
Déjà en avril 2012, le CNDP devenu M23 se reconstitue et se bat contre l’armée gouvernementale dans le Masisi puis dans le Rutshuru. Les taxes exorbitantes à l’endroit des opérateurs économiques de la province qui se voient à nouveau victimes de cette situation pèsent sur le secteur de micro finance. Les retraits dépassent toujours les dépôts d’épargne, principale source de la crise de liquidité. Parmi les victimes, la Coopec IMARA qui n’a pas pu s’en sortir.
La rébellion ne sera boutée qu’après 20 mois d’activités soit en novembre 2013. Ainsi un calme apparent se vit en ville de Goma comme dans ses alentours mais l’insécurité persiste encore sous situation de ni guerre, ni paix.
III.         SITUATION GENERALE DE LA COOPERATIVE D’EPARGNE ET DE CREDIT IMARA
1.   Place de la Coopec IMARA dans la vie socioéconomique de la RDC
Au niveau socioéconomique, la Coopec IMARA participe sensiblement à la création monétaire par l’intermédiation financière consistant à collecter des épargnes auprès des agents en capacité de financement et les redistribuer sous forme de crédits à ceux en besoin de financement.
Pour le cas d’espèce, la Coopec IMARA a collecté plus de 24 millions de dollars et octroyer du crédit pour 12 à 14 millions de dollars en République Démocratique du Congo. Il va sans dire que ces opérations bancaires ont permis ainsi à nombreux ménages de se constituer des Unités Économiques de Production pour leur survie.
Par ailleurs, la Coopec IMARA emploi plus de 200 travailleurs dans la ville de Goma dont près de la moitié aurait bénéficié d’un crédit personnel au sein de la coopérative. Loin de là, IMARA gère 168 000 membres (dont 144 membres actifs) sur toute l’étendue du territoire national. Parmi eux, 22 000 membres actifs dans la seule ville de Goma.
Mieux que toutes les autres coopératives, la Coopec IMARA a pu installer des agences dans presque toutes les grandes villes du pays (Capitales provinciales, dans une moindre mesure) à partir du centre basé à Goma. Avec près 80 ans d’existence, la vielle coopérative a eu plus de réussite que d’échecs ; ce qui est en soit appréciable par rapport au contexte d’interminables guerres qui ont empoisonné pendant des années l’économie provinciale et nationale de la République Démocratique du Congo.
2.   Les causes lointaines et proches de la crise des liquidités à la Coopec IMARA
-      Les analyses couplées à des témoignages des sources crédibles font savoir que pendant les 5 années précédentes, la Coopec se montrait plutôt bien à l’extérieur, mais il est tout à fait évident que la situation économique générale de la province telle décrite ci-haut n’a pas manqué d’accélérer la dérive de la Coopec IMARA. Les opérateurs économiques qui sont généralement membres des Coopératives étaient au jour le jour les principales victimes de la situation avec toutes les conséquences que cela engendre.
-      Pendant longtemps, l’excès de confiance des administrateurs à l’égard du gérant excluait de plus en plus le contrôle régulier et même la convocation régulière des assemblées générales des membres de la structure. En effet, le gérant avait la qualité d’un homme créatif, doté d’un génie inventif et avait surtout la chance tirer profit des grands risques courus… ce qui lui valait la confiance de ses administrateurs et même de la Banque Centrale du Congo. Par conséquent, il arrivait que la gérance se trouve en position de décider sur tout ou presque sans se soucier des probables inconvénients. En plus, la tenue irrégulière des assemblées générales n’a fait qu’entamer progressivement la confiance des membres de la coopérative.
-      Le contrôle de la Banque Centrale du Congo n’était pas souvent approfondi ou la BCC se laissait tromper par des faux états financiers. Pour la BCC Nord-Kivu, aucun indice ne montrait que la Coopec IMARA allait subir une crise de liquidité[2]. Alors qu’en réalité, les indices étaient vérifiables depuis un temps.
-      L’affectation d’une grande partie des crédits n’aurait pas respectés les règles élémentaires applicables dans ce genre d’opérations, cela par confiance aux demandeurs de crédits mais du goût du risque. En principe, l’octroie des crédits tient toujours compte des règles du genre échéances et capacité de remboursement des crédits, montant à livrer et garantie à exiger. Ce qui fait porter à croire que l’ancienneté dans le secteur a fait oublier à la gérance que la Coopec pouvait chuter en cas de non respect des règles minimum d’octroi de crédit.

IV.         PLACE DE LA MICRO FINANCE DANS L’ECONOMIE                  CONGOLAISE
-      Depuis 2011, il a été rapporté que les opérations de la micro finance (et des coopératives) représentent 95% du système financier congolais ;
-      Les comptes ouverts dans des coopératives d’épargne et de crédit représentent 65,5% en RDC.

V.           RECOMMANDATIONS DIVERSES
1.   A tous les membres de la coopérative IMARA
-      D’adopter un comportement solidairement responsable en usant de leur esprit coopératif pour soutenir et pérenniser l’action et les activités de la coopérative pour se développer peu à peu ;
-      De renouveler ainsi leur confiance aux nouveaux gestionnaires de la coopérative et de les prêter main forte dans cette phase difficile de redressement de leur coopérative.

2.   Aux clients débiteurs de la Coopérative IMARA
-      De faire preuve de bonne foi en remboursant volontairement et à court terme leur dettes dues à la coopérative. Cela permettrait à la coopérative de reconstituer sa liquidité au profit de tous.

3.   Aux clients créanciers de la Coopérative IMARA
-      De garder patience et être modéré dans les opérations de retrait vu que le processus de recouvrement est en cours une fois les portes des guichets ouvertes). Qu’ils gardent en tête que la meilleure façon de faire chuter une institution financière (banques, coopératives, IMF, etc.) consiste à se présenter tous au même moment au guichet de retrait (en termes clairs lorsque les retraits excèdent les dépôts).


4.   Au personnel de la coopérative IMARA
-      De faire preuve de tempérance, de patience et de prendre conscience de la situation actuelle de l’entreprise en rendant la tache facile aux nouveaux gestionnaires.

5.   Au comité de gestion sortant de la coopérative IMARA
-      De prouver leur bonne foi en acceptant volontiers de rendre le bâton de commandement et d’apporter leur appui force à la nouvelle équipe dirigeante pour le bien et le bonheur de tous/

6.   Au nouveau comité de gestion de la coopérative IMARA
-      De procéder à la vente aux enchères des actifs improductifs ;
-      De recruter en interne ou en externe plus de recouvreurs que d’agents administratifs, en se basant sur un critère de sélection rationnelle et professionnelle ;
-      De collaborer volontiers avec les anciens dirigeants de la coopérative ;
-      De tirer les leçons du passé pour améliorer la gestion de la coopérative ;
-      D’organiser des réunions inclusives et régulières de restitution en faveur des clients. Cela permettrait de gagner peu à peu leur confiance ;
-      De respecter les règles élémentaires d’octroie de crédit pour éviter la rupture de l’équilibre financier minimum, gage de survie des coopératives ;
-      D’envisager à long terme l’autonomie de gestion des guichets pour éviter la généralisation des crises possibles pouvant s’abattre sur un guichet d’un milieu donné (réduction des risques systémiques) ;
-      D’envisager l’ouverture d’un compte à la Banque Centrale du Congo pour faciliter l’accompagnement de la Banque nationale.


7.   Au gouvernement congolais à travers la Banque Centrale du Congo
-      De racheter les créances en souffrance de la Coopec IMARA (estimé à entre 12 et 14 millions de dollars USD) en attendant que la Banque Centrale du Congo use de son monopole de la contrainte dans le recouvrement des créances douteuses et des montants non encore justifiés. Cela résoudrait dans un premier temps la crise de liquidité et incitera la confiance des clients à renouer avec les dépôts. Car en effet, la Coopec IMARA court un risque dit systémique par le fait que sa chute entraînerait ipso facto la décadence du secteur coopératif à Goma comme en province du Nord-Kivu et en RDC en général bien malgré toute son importance dans le développement économique des nationaux.
En plus, le rachat des créances en souffrance est la manière la plus juste pour la BCC de payer le prix de son imprudence (défaut de contrôle entre autre) dans la mesure où le pouvoir public (ici la BCC) n’a pas que de droits auprès des citoyens, il a aussi des devoirs à remplir parmi lequel la sécurité des épargnes des clients des banques et coopératives.
-      De recruter dans le court terme un cabinet d’audit international (au lieu d’un cabinet national dont le résultat se révélerait peu crédible) en vue d’un contrôle sérieux à l’endroit de la Coopec Imara  pour déterminer les causes lointaines et immédiates de la crise de liquidité  à ladite coopérative et établir sa situation actuelle. Les nouveaux  gestionnaires bénéficieront ainsi des avis, conseils et recommandations spécifiques des experts auditeurs spécialisés dans la micro finance en vue de l’amélioration des conditions générales de gestion de la coopérative ;
-      D’envisager des formations régulières à l’endroit des dirigeants et administrateurs de toutes les coopératives et Institutions de Micro finance de la province du Nord-Kivu et/ou de la RDC en général (selon les possibilités) sur la gouvernance stratégique (gestion à long terme) si elle attend voir le secteur coopératif et de micro finance jouer son plus grand rôle dans l’économie du pays ;
-      D’adapter certains articles de la loi n°003/2002 relative à l’activité et au contrôle des Établissement des crédits dans la but de renforcer la sécurité des épargnes des membres des coopératives et autres institutions de micro finance et bancaires notamment :
·         en décentralisant la fonction de contrôle bancaire sur place en province et sur caisse par des agents formés et chevronnés dans le système de la micro finance et ce, de préférence deux fois l’an ;
·         en renforçant le pouvoir des directions provinciales de la Banque Centrale leur octroyant le pouvoir de sanctionner les mauvais gestionnaires des coopératives et IMF cela dans le but de renforcer la sécurité des épargnes des clients.
Pour le cas précis de la Coopec IMARA, le gérant de la BCC Nord-Kivu à Goma par défaut de pouvoir de sanction n’aurait trouvé mieux que de s’ériger en allié de lutte du gérant de la Coopec IMARA arguant aux membres que la situation n’était que passagère « car il n’y avait rien de suspect dans la gestion de cette Coopérative », en âme et conscience que cette dernière était à défaut de liquidité.
En effet, si la sécurité des épargnes des misérables et pauvres citoyens n’est pas la préoccupation majeure de la Banque Centrale du Congo (à la lecture réglementaires) tant au niveau national que provincial, alors cette dernière n’a pas sa raison d’être. Sinon la République Démocratique du Congo sera ce pays où n’importe quel aventurier peut venir s’installer et appauvrir davantage la trop pauvre population à l’instar de DUTCH INTERNATIONAL en 2008.
-      D’opérationnaliser l’instruction n°5 portant sur la centrale des risques, au niveau des coopératives et institution de micro finance. Cela réduirait les risques liés à l’insolvabilité volontaire de certains clients des coopératives et IMF dont le poids sur la trésorerie desdites entreprises demeure en défaveur des clients et membres des coopératives.

                                               Ainsi fait à Goma, du 23 au 24 mars 2014
                                               Assistant au programme de l’ER.E asbl

                                               Wassy MUSORONGI

LISTE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER
NOMS ET POST NOM
FONCTION/Département
TELEPHONE
SIGNATURE
1
Jacques MATITA
Dpt de Recherch
+243995851065

2
Mamou AMNAZO
Chercheuse à l’ER.E
+243971478080

3
Nathan BAKALANIA
Coordonnateur
+243993499426

4
Tusifu BWENGE
Assistant Admin & fin
+243990651602

5
Wassy MUSORONGI
Assistant au programme
+243992898921

6
Ishara KASHUGUSHU
Dpt de communication
+243998762939

7
Georges MUNIHIRE
Secrétaire Admin & financ
+243998838561

8
Divine KAVIRA
Coordinatrice adjointe
+243975839533




[1] La population pensait : la BCC vient de retirer l’agrément de telle coopérative. Qui dit que demain ce ne sera pas le tour de la nôtre ?
[2] Selon Mr Venas LENGWE Directeur de la BCC Nord-Kivu au cours d’une interview sur Radio Okapi et Radio Kivu 1.