District de l'Ituri : 3 milliards de barils qui serviront presqu'à rien

D’aucuns pensent que la découverte d’une réserve pétrolière de 3 milliards de barils par des experts du groupe Fleurette, est une véritable opportunité pour toute la province orientale et la RDC. Car, en fait, 3 milliards de barils de pétrole, c’est l’équivalent de la réserve du Royaume Uni, le double du Soudan. Le gouverneur de la Province Orientale a même rassuré que cette fois ce pétrole devra permettre l’amélioration du bien être social de ses gouvernés. Cependant, l’histoire limite tout optimisme. Avec toutes ses potentialités en Or, en agriculture, en élevage, en forêt, en eaux (énergie), en poisson (Lac Albert), l’Ituri n’est pourtant pas heureux. L’Ituri n’a ni un seul mètre carré de routes asphaltés, ni un mètre carré de voie ferrée. L’aéroport de Bunia et le petit aérodrome d’Aru sont l’œuvre de la MONUSCO (MONUC, à l’époque). En fait, le fait est qu’en présence des richesses naturelles telles l’or jaune, blanc ou noir, les politiciens sont affairistes. Pour le cas d’espèce, les sociétés pétrolières Total, Shell, Oil of Congo, Soco E&P et Tullow se bousculent déjà pour le contrôle de cette riche réserve d’or noir. Chacun tente à sa manière d’influencer les autorités gouvernementales congolaises à lui accorder le droit d’exploitation. Dans toutes ces confidences entre officiels et hommes d’affaires, le social n’est pas une priorité. Telle est la réalité en RDC, alors que pour le prolongement du même gisement de pétrole, l’Ouganda envisage en priorité l’érection d’une raffinerie moderne pour la transformation du brut avant 2017. Bref, bien que la RDC soit en passe de devenir un géant pétrolier du continent africain grâce à la découverte d’importants gisements pétroliers, le pessimisme de l’histoire peut pousser à croire que toute cette richesse profitera miraculeusement au bien être social des citoyens. Par Elie MAKAKUMBA